Nota:
Mil est singulier. Mille était originellement un pluriel. Employer au singulier ou au pluriel, mille est donc invariable. La présence de plusieurs mille se passera de celle d’un S fautif.
À la différence de ce qui existe pour les quantités, il n’y a pas d’espace entre le chiffre des milliers et les autres chiffres dans les dates exprimées de façon chiffrée.
Ajoutons qu’une date étant un ordinal (et non le cardinal d’une collection dénombrable), tous ses éléments restent au singulier : on écrira donc mil(le) neuf cent ou mille neuf cent quatre-vingt contrairement aux nombres en lettres qu’on écrira respectivement mille neuf cents et mille neuf cent quatre-vingts.
"Historiquement :
Le singulier en ancien français était mil, le pluriel mille. Seul problème on faisait cette distinction lorsque mil-mille était encore un substantif issu de mille, millia et non un adjectif invariable. La distinction entre les deux graphies est parfaitement oiseuse si on veut encore la pratiquer aujourd’hui. Le plus simple est d’écrire mille et de ne pas s’étonner devant mil."
Résumons les cas. Il est possible de rencontrer dans des textes anciens la graphie mil six cent, elle n’est pas fausse, mais il est inutile de la prolonger artificiellement sauf si l’on veut citer explicitement ou donner dans l’archaïsme. La graphie l’an mil n’a pas à être interdite : mil n’a pas besoin d’être suivi d’un autre adjectif, mais on a affaire à l’arbitraire d’une fausse règle. La convention qui interdit d’écrire l’an mil est sans aucune justification sérieuse puisque l’on a affaire au singulier. Elle a été fort mal démarquée sur les règles pour vingt et cent, elle est totalement contradictoire.
Une autre convention interdit d’écrire l’an deux mil, la raison est mieux fondée : l’adjectif est bien pluriel, il est déterminé par un autre. Néanmoins, il arrive que par licence [2] on trouve à la rime l’an trois mil. Le pluriel mille n’est p de mil dans les dates et non dans les comptes vient du fait que l’on sentait encore un peu le latin lorsque l’on rédigeait des documents officiels.
Il y a pire ! On ne doit pas écrire mil pour des dates qui n’appartiennent pas à l’ère chrétienne : l’an mille deux cent de l’hégire, l’an mille deux cent avant Jésus-Christ. Si après ce genre de subtilités, vous tenez encore à votre mil…
Le seul intérêt de ce mot, c’est celui d’avoir donné sa prononciation à mille qui autrement se dirait « miye » comme fille.